Les artistes du Musée du sourire

Roy Lichtenstein

Critiqué pour avoir introduit l’iconographie de la bande dessinée et de la publicité dans son art dès les années 60, Roy Lichtenstein est aujourd’hui reconnu comme l’un des pionniers du Pop Art américain. « Je parie que tu n’es pas capable de peindre aussi bien que ça, hein, papa ? » lance à l’artiste l’un de ses…

Anthony Asael

Il a photographié près de 400 000 enfants dans 1650 écoles dans le monde, dans le cadre du programme Art in All of Us soutenu par l’UNICEF. L’un de ses clichés d’enfants souriants a été récompensé lors du Festival du sourire organisé par le musée en 2009, et présidé par Sabine Weiss, la photographe humaniste au regard tendre. La remise des prix s’est déroulée à la Maison Européenne de la Photographie à Paris. Les photographies d’Anthony Asael, artiste turco-italien, ont fait l’objet de plus de 80 expositions diffusant la joie et l’espoir de liens entre les générations futures. Le site de l’artiste Anthony Asael : anthonyasael.com/

Baldizzone

Il faut de l’altruisme et beaucoup de générosité d’âme pour parvenir à saisir l’instant où le sujet bascule, où la sensibilité s’exprime. C’est la raison pour laquelle les photographes italiens Tiziana et Gianni Baldizzone nous touchent tant. Des images belles, nourries par l’universel. A l’ère des selfies et du nomadisme, au-delà des individualités, Tiziana et Gianni Baldizzone visent l’authenticité. Pas d’effets picturaux ni de collages sophistiqués. « Seulement la lumière naturelle. Nous nous sommes mis au rythme des artisans. On n’a pas cherché le geste mais uniquement à entrer dans le vif de la relation humaine ». Un regard direct posé sur l’humain avec sagesse et humilité. De la poésie à l’état brut, comme dans ce masque du théâtre Nô entre les mains de l’artisan japonais où le sourire se grave dans l’air blanc.

Banksy

Vendredi 21 août 2015, dans la petite ville balnéaire endormie du Somerset, au sud-ouest de l’Angleterre, à une trentaine de kilomètres de Bristol, s’ouvre Dismaland (association du mot « dégoût » en anglais et de Disneyland), ce que le street artist anglais Banksy appelle son « Bemusement Park » (jeu de mot entre parc d’attractions et perplexité). Le Musée du sourire a acquis le catalogue de l’exposition historique faisant figurer sur la couverture, un smiley ironique et particulièrement rayonnant. Le compte Instagram de Banksy

Gilles Barbier

La femme âgée a les yeux pétillants de vie, les rides creusées par le ruissellement des années, un sourire laminé par la fonte des songes. « Mon rapport à l’histoire est fait de parcelles, de morceaux épars », explique Gilles Barbier, natif du Vanuatu. C’est à Marseille que l’artiste a composé ses premiers énoncés, alimenté son « Terrier », fabriqué des visages qui parlent. En 1993, cet artiste polyvalent a réalisé une première œuvre à la fois picturale et conceptuelle prenant pour modèle des pages du dictionnaire Larousse, qu’il a reproduit à la main, à l’encre et à la gouache, sur des papiers de grand format. Son talent de dessinateur s’y révèle avec force. Vingt-cinq ans plus tard, les marges blanches ont été intégrées au dessin, et prennent la forme de maisons suspendues. Dans « Habiter le visage » (2017), une gouache qui a rejoint la collection du Musée du sourire en 2022, les baraques de chantier posées à des points stratégiques font office de vigies. Pour en savoir plus sur Gilles Barbier

Ben

« Don’t smile », « Fermer les yeux », « Tous egos »… des titres évocateurs qui reprennent ce que Ben a écrit sur ses tableaux de cette écriture blanche sur fond noir qui a fait sa célébrité, comme écrit à la craie sur un tableau d’écolier. Ben appelle ces petites toiles des « tableaux-écritures ». Cet appel provocateur à ne pas sourire a été acquis auprès de la galerie Lara Vincy en 2019. La plaque a été dédicacé au Musée du sourire par l’artiste qui a ajouté le dessin d’un large sourire. Ben explique : « C’est le sens qui compte et non pas le graphisme, la toile est là pour dire une vérité : les vérités objectives (« ce tableau pèse 2 kg ») ou les vérités subjectives. »> www. le site de Ben www.ben-vautier.com

Florent Boisard

Art is the antidote » #251 de Florent Boisard est le premier NFT acquis par le Musée du sourire en novembre 2021: on y voit une bouteille dans laquelle est inclu un tableau, il s’agit d’une oeuvre à message… En 2020, pendant le confinement, le peintre a imaginé une série d’images reprenant un message positif au nom de l’art et des artistes. « Douceur là où le monde se fracture », explique l’écrivaine Marie-Line Baizamont. Connu pour ses aérographes colorés, ses lignes courbes et son approche gestuelle du dessin, Florent Boisard (né en 1973) choisit la plateforme OpenSea pour y jeter un millier de bouteilles pleines d’optimisme. Dans le flot des productions NFT, le Musée du sourire aura attrapé la bouteille aux couleurs de l’éther. instagram.com/florentboisard

Blitz

C’est dans le métro parisien en 1982 que l’artiste Blitz, de son vrai nom Jean-Baptiste Pontecorvo, s’est fait connaître défavorablement des services de police. Le trublion des agents de la RATP a fait partie des premiers graffeurs français. Il fréquente Keith Haring, partage ses bombes avec JonOne, croise le chemin d’André Saraiva. « Tous les week-ends, on entrait dans les catacombes via une plaque d’égout rue des Feuillantines, près du Panthéon, se souvient l’artiste. Il fallait descendre par une échelle, arpenter des petits couloirs, se casser parfois en deux pour passer. » Véritable pionnier du street art en France, en 1992, il participe à l’exposition collective « Rencontre franco-américaine du graffiti » au Musée des Monuments français. A l’invitation du Musée du sourire, il réalise le 3 juin 2023, le graff de la boutique du musée. « J’ai choisi une typo Bubble… Avec la Force Alphabétick, le collectif fondé dans les années 80, on avait l’habitude de signer avec un CK », dit-il. Autre création, et non des moindres, le Plan d’évacuation du Musée du sourire. Avec humour, il indique l’emplacement des oeuvres, celui de l’extincteur et les sorties de secours. Sa « Boutick » se trouve à l’entrée, dans le Corner shop.

Aline Blanche

S’inspirant des petites annonces immobilières, c’est avec humour et une grande poésie, qu’Aline Blanche a créé en 2013 une série d’images intitulée « Collection particulière ». Sur chaque photographie, un détail architectural et un texte associé reprend le jargon et les codes de rédaction des annonces traditionnelles. Dans ce travail, ce n’est pas tant la composition des images que les notes de couleurs qui trahissent l’œil du peintre. L’architecture est structurée par des directions : dessus/dessous, avant/arrière, faces latérales, Aline Blanche en maîtrise parfaitement les points de vue. Pour le Musée du sourire, elle réalise en 2023, Sardonic cube (after Füssli). C’est après avoir visité l’exposition consacrée au peintre britannique du XVIIIe siècle au Musée Jacquemart-André à Paris que l’artiste a eu l’idée de recycler l’affiche dénichée dans le métro. Elle réalise alors une assis sous la forme d’un cube constitué de coffrets de vin en bois. Le sourire sardonique des Trois sorcières (1783) s’y révèle avec force et espièglerie. Dans la tragédie Macbeth, les trois créatures hybrides symbolisent le surnaturel. Au Musée du sourire, chacun pourra choisir sa face pour s’y assoir.

Maurizio Cattelan

Vase, écharpe, coussin… Maurizio Cattelan et le photographe Pierpaolo Ferrari signent pour Seletti une collection capsule à la fois provocatrice, drôle, absurde, déviante… Les pièces sont ornées d’images tirées du magazine Toilet Paper, fondé en 2010 par les deux artistes italiens. Doigts coupés parfaitement manucurés, savon croqué, poisson farci de pierres précieuses, canari à l’aile coupée, bouche souriante dévoilant des chicots et mentionnant le mot SHIT ! Les motifs oniriques et teintés d’humour noir de Toilet Paper empruntent à la mode, à la publicité, combinant photographie commerciale, récits visuels tordus et imagerie surréaliste. Le vase SHIT est un cadeau reçu en mares 2022… merci Patricia !

Roman Cieslewicz

Une personnalité engagée, Roman Cieslewicz envisageait son rôle de graphiste en prise directe avec l’actualité. C’est ainsi une affiche de Mai 68 réalisée pour illustrer la couverture de la revue Opus qui a intégré la collection du Musée du sourire en mars 2018. Pas n’importe laquelle : « La Joconde », une larme de sang sur la joue en écho au mouvement contestataire en France… Artiste majeur de la scène graphique de la seconde moitié du XXe siècle, Roman Cieslewicz (1930–1996) est un acteur majeur de l’École de l’Affiche polonaise avant de conquérir le monde du graphisme au cours des premières années qui suivirent son arrivée en France.