La femme âgée a les yeux pétillants de vie, les rides creusées par le ruissellement des années, un sourire laminé par la fonte des songes. « Mon rapport à l’histoire est fait de parcelles, de morceaux épars », explique Gilles Barbier, natif du Vanuatu. C’est à Marseille que l’artiste a composé ses premiers énoncés, alimenté son « Terrier », fabriqué des visages qui parlent. En 1993, cet artiste polyvalent a réalisé une première œuvre à la fois picturale et conceptuelle prenant pour modèle des pages du dictionnaire Larousse, qu’il a reproduit à la main, à l’encre et à la gouache, sur des papiers de grand format. Son talent de dessinateur s’y révèle avec force. Vingt-cinq ans plus tard, les marges blanches ont été intégrées au dessin, et prennent la forme de maisons suspendues. Dans « Habiter le visage » (2017), une gouache qui a rejoint la collection du Musée du sourire en 2022, les baraques de chantier posées à des points stratégiques font office de vigies.

Pour en savoir plus sur Gilles Barbier

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