Faisant référence au projet « Artist Shit » (1961) de Piero Manzoni, Nari Ward a enfermé les sourires de sa fille, son fils et ses propres sourires, « mettant ainsi en boîte » le cliché du joyeux personnage de ménestrel jamaïcain et afro-américain. Le label « Made in Jamaica/Made in America » rappelle la double identité de l’artiste et le processus culturel de classification des personnes en fonction de leur origine. Sa fille et son fils ont souri face à un miroir dans les boîtes de conserve « Black Smiles », tandis que lui-même a souri dans les boîtes de conserve « Jamaican Smiles ». Ce geste apparemment absurde évoque le rapport au vide, à l’éphémère, et souligne le regard qui est porté sur la catégorisation de l’identité raciale.

Sugar Hill Smiles, 2014 – Nari Ward

Né à Saint Andrew en Jamaïque en 1963, Nari Ward est arrivé aux États-Unis à l’âge de 12 ans. Il a d’abord vécu dans le New Jersey puis à Harlem, dans les années 90. C’est dans le quartier de l’Upper Manhattan que Nari Ward a appris à créer en utilisant des objets trouvés dans la rue aux alentours de son studio, inspiré par le peintre et artiste graphique américain Robert Rauschenberg, l’artiste conceptuel Joseph Beuys et le sculpteur Noah Purifoy.

Les « Canned Smiles » (2013), de Nari Ward ont rejoint la collection du Musée du sourire en janvier 2023, acquises auprès de la Galleria Continua.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire