Qu’est-ce que la beauté ? L’oeuvre « Self-hybridation au Labret » (2002) exposée au Musée du sourire rappelle le plateau labial porté par les femmes Mursi. Le regard est happé par un cercle comme synthèse permanente de formes sociales éphémères ; une dé-figuration révélatrice d’un schème esthétique. Depuis les années 1960, l’œuvre développée par ORLAN se nourrit des archétypes iconographiques puisés dans l’histoire de l’art, qu’ils soient génériques (comme Diane, Psyché, Europe) ou singuliers (comme La Joconde ). Ces hybridations ne résultent pas seulement de manipulations de l’image, elles sont aussi l’œuvre de chirurgiens esthétiques. La démarche profondément originale d’ORLAN a d’abord pris la forme de performances durant lesquelles l’artiste utilisait son propre corps de façon très simple – notamment dans Le Baiser de l’artiste, en 1977 -, après 1998, ORLAN s’est lancée dans l’exploration des canons de la beauté féminine tels qu’on peut les trouver dans d’autres civilisations ou à d’autres époques, mettant en lumière les carcans imposés par toutes ces sociétés. Self-hybridation africaine, Femme Surmas avec Labret et Visage de Femme Euro-Stéphanoise avec bigoudis, 2002
