Paris, Munich, New-York… C’est un regard insolite et tendre qui traverse les scènes de vie croquées par la photographe belge Louise Cops. Sous l’objectif globetrotter de cette architecte de formation, qui a grandi au Congo, et vit désormais à Paris, l’esprit décapant et libre s’exprime, nourri de lignes et d’harmonie. L’œil saisit un point de fuite, s’enroule dans des rondeurs surgies d’un banc, embrasse l’espace d’une gare vide de ses trains et de ses voyageurs. « Le flâneur cherche des espaces libres », affirme le philosophe Walter Benjamin dans Le Livre des passages. Un vendeur attend le touriste occasionnel aussi immobile que ses tours de métal, des télescopages urbains sont pris à la volée comme ce pochoir montrant un chien face à un smiley rayonnant… La lumière parle dans chacune de ses photographies. Les matériaux, aussi. L’émotion peut ainsi jaillir de la brillance d’un asphalte mouillé, tel un secret imprégné de bitume. Le passage rapide d’une voiture ou les reflets rougeoyants d’un néon contrastant avec l’ossature austère d’un bâtiment, et c’est toute la scène qui s’anime dans un éloquent silence. En toute beauté, il est une blessure secrète.

La photographie du chien vagabond a intégré la collection du Musée du sourire en novembre 2023. Tirage unique, signé.

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